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Méthode 1954-1955
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Le cours classique a longtemps été d’une durée de sept ans. En 1934, l’ajout de la classe de Méthode porta le cours à huit ans, structure qui fut stable jusqu’en 1965.

Décrochage

À la troisième année au Séminaire, des 160 débutants en Éléments-Latins, il en restait environ 90 : 56 % de décrochage. Ce taux ferait scandale aujourd’hui. À l’époque, personne n’en parlait : le manque de ressources financières, les contraintes de la vie de pensionnaire, l’aridité du latin, le besoin d’espace ou de la nature, autant de motifs qui incitaient les jeunes à quitter ce qui leur semblait une prison. Certains étaient même très doués dont un, entre autres, qui traduisait des textes latins en les lisant. Mais, à 15 et 16 ans, la plupart des membres du 97e cours avaient d’autres appétits.

Divison des groupes

Notre groupe fut séparé : une classe monta à la Grande Salle et l’autre resta à la Salle des petits. Lors de la division du groupe, la Méthode A fut assignée à la Grande Salle. Quel bonheur, à l’automne 54, d’entrer à cette Salle ! L’espace Salle a un sens large ici. Il s’agit d’abord de la salle de récréation à l’intérieur mais aussi d’un terrain de jeux ou de marche à l’extérieur et surtout d’un climat, d’une ambiance feutrée créée par le fait de vivre avec des gars de 17 à 21 ans dont les plus vieux s’appellent philosophes ! Quant aux confrères de Méthode B, ils finirent par trouver des consolations à leur séjour à la Petite Salle. Cette division, abandonnée l’année suivante, fit le bonheur des syntaxistes du 99e cours.

Nous avons quitté, en effet, une cour bornée par l’Archevêché à droite, la prison de Rimouski en face et la chaufferie du Séminaire à gauche, traversée en plein centre par un passage asphalté où circulaient les camions de charbon. Quelle joie d’arriver sur un grand terrain entouré d’arbres ! En sortant, sur la gauche, l’entrée du Séminaire, en face, la rue de l’Évêché et, à droite, la rue St-Louis et l’École normale Tanguay. Il me semblait que ce terrain était toujours ensoleillé car le Séminaire n’y jetait pas d’ombre.

La clôture

Évidemment il y avait la clôture métallique haute de huit pieds sur le bord des deux rues afin de contenir les balles ou ballons égarés et les « béliers à queue verte ». En effet, plus les passions sont fortes, plus les clôtures doivent être hautes ! Nous qui apprenions les ruses d’Ulysse avec les Sirènes, son ardeur pour Calypso et son amour pour Pénélope, il nous était difficile, la testostérone aidant, de ne pas voir des Sirènes, une Calypso ou une Pénélope déambulées de l’autre côté de la clôture. Comme le disent si bien les personnes au régime alimentaire, nous pouvions, sans engagement, regarder le menu tout en s’imaginant le fumet d’une chaire fraîche, la douceur d’une peau de pêche ou la saveur des cerises mûres. En conséquence, le long des clôtures, il y avait une allée dénudée car foulée par tant de pas mâles, fruits d’une quête instinctive.

[...] Le long de la rue, il y a un trottoir et sur le trottoir déambulent par hasard des poupées : un mouchoir blanc qui sautille, des yeux pétillants, des joues roses, un sourire timide, une silhouette svelte et de jolies jambes qui vont et qui viennent. Comment fait-on pour résister ? On est des durs et il y a la clôture. [...]

Rolo, Cahier de classe du 97e cours, Belles-Lettres « A », vendredi 26 avril 1957

Certains étaient plus attirés par les automobiles surtout lorsque la première Corvette de Rimouski passait… chacun ses goûts !

Sports

Il est compréhensible que nos professeurs nous encourgeaient à se défouler dans le sport. La balle au mur avait perdu des adeptes mais le ballon-volant et le tennis étaient à l’honneur. Les passes et les frappes des aînés nous émerveillaient. De plus, les terrains de tennis étaient plats au lieu d’être en pente. La balle-molle et le baseball étaient les sports les mieux organisés : équipes et comptétitions entre écoles. Le ballon-panier extérieur attirait les amateurs. L’hiver, le soccer des neiges, sans règlements trop précis, occupait nos temps libres en plus du hockey, de la glissade, des quilles, du billard et du ping-pong.

Horaire et règlements

Finalement les douches n’étaient plus à heures fixes : nous pouvions les utiliser après les activités sportives le mercredi, le samedi ou le dimanche. L’horaire de la semaine était nouveau : congé le mercredi après-midi jusqu’à dix-sept heures, congé le samedi et le dimanche après-midi respectivement jusqu’à 16 h 00 et 16 h 30.

MÉTHODE A

NOTE : En glissant le curseur sur les visages, vous verrez apparaître les noms.


Bernard Roussel Léopold Desrosiers Gérard Bernier A.-A. Dechamplain Charles Morin




MÉTHODE B

Les élèves de Méthode B ont passé l’année dans la petite cour pour ne pas dire la basse-cour. Heureusement, ils en étaient les doyens.

Norbert Roussel Léopold Desrosiers Lionel Dion A.-A. Dechamplain Charles Morin Rémi Sénéchal Bertrand Deschênes

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Sources
(1)
GRÉGOR, Isabelle, La mode en Occident (et l’origine de la redingote), (date d’accès : 2011-11-06)
(2)
BACK, Francis, De bleu vêtus, Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, 1993, p. 16-18, (date d’accès : 2013-01-09)

  Conception : 97e cours — Promotion 1960
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